Choisir ! Décider ! La prise de décision est sans doute une hantise pour une grande partie d’entre nous… Peut-être en faites-vous partie ?
Je me souviens de mon fils aîné, alors âgé de 5 ans, le jour où je lui ai présenté une de ces belles boites à biscuits en métal, dans laquelle il restait tout juste deux cookies aux pépites de chocolat à priori identiques. A priori seulement, sans aucun doute. Car il a pris un temps infini (oh, la patience d’une mère!) pour les regarder l’un et l’autre, et au bout d’une période de mûre réflexion, a pointé l’un des deux du doigt en me disant « Je crois que je vais prendre celui-là! »
Tout ce temps-là pour dire seulement « je crois » ?! Je me sens volée…! Et puis, en fait, il a eu les deux, l’un après l’autre. (Ah! la mansuétude d’une mère…!)
Vous êtes comme lui lorsqu’il s’agit de prendre un décision, de poser les options du dossier X ou Y? De finaliser le voyage en Nouvelle Calédonie dont vous rêvez depuis toujours? De décider où vous mettrez les tomates et les carottes dans le potager cette année? Alors les dix étapes incontournables de la prise de décision sont pour vous!
Les voici.
- Êtes-vous sûr(e) d’être LA personne qui doit faire ce choix ou prendre cette décision ? De devoir le faire seul(e) ? Si c’est non, laissez tomber : vous vous tracassez pour une Mission Impossible et vous n’êtes pas Tom Cruise, c’est foutu. Identifiez plutôt la personne concernée, voyez avec elle (ou pas) ou laissez-la faire… Ouf, un poids en moins, ça fait du bien… !
- Bon, c’est vraiment pour vous ? OK. Tant pis. Alors regardez la situation de départ et étudiez les différentes implications. Pourquoi faire ce choix ou prendre cette décision ? Ou plus exactement pour quoi, c’est-à-dire dans quelle optique faut-il choisir ou décider ? Quels objectifs, quels enjeux a cette prise de décision ? (En gros: d’où sort cette décision à prendre?)
- Dans cette situation, regardez de plus près : y –a-t-il un besoin spécifique identifiable, une urgence, cela implique-t-il des conséquences particulières ? Détaillez tout cela en précisant qui et quoi, où, quand, etc. (En faisant un chouette petit tableau sur Excel si vous avez la fibre informatique. Sinon, sur un coin de nappe en papier, ça le fait aussi): Et donc, ça changera quoi à votre vie, et/ou à celle des autres?
Vous faites ainsi le plan des implications positives. Puis vous reprenez la plume et vous notez les implications négatives (« si j’accepte ce poste ici, je ne pourrai pas partir là-bas pour vivre avec cette personne adorable que j’ai rencontré( e) avant-hier sur Internet…». Ou bien « Si je prends la route de droite, à cause des travaux sur ma route habituelle, je risque de me perdre et rater mon train car je ne connais pas du tout ce coin-là.. » « Si je prends la route avec travaux, je risque de rater mon train aussi à cause des ralentissements… ») . Ce sont les éléments du choix. (Concernant ce dernier exemple, que j’ai noté exprès pour que vous me disiez « Eh bien voilà : je savais bien qu’il n y’ a pas de solution ! ».
En fait, il y a une solution mais vous ne regardez pas le vrai problème ! Les travaux ne sont pas le problème. Le problème, c’est la durée du trajet. Donc la réponse est : s’organiser au niveau horaire, pas forcément au niveau géographique… Voilà ce qui devra figurer dans vos critères !)
- Y a-t-il des priorités ? Lesquelles ? (l’horaire du train, par exemple) Regardez le choix ou la décision à prendre, et parmi tout ce qui y figure, observez les priorités qui ressortent du « dossier » : sont-ce les délais ? lieux ? horaires ? méthodes ? matériaux ? style, couleurs ? individus ? partenariats ? durée ? etc, etc… (cherchez vos critères selon votre situation, bien sûr. Ici, ce ne sont que des exemples variés) Donc: Qu’est-ce qui serait incontournable, si vous aviez juste 2 vœux de baguette magique?
- Une fois définies ces priorités, quelles sont les décisions ou les options qui y mènent ? Lesquels n’y vont pas ? Un peu comme si vous faisiez un trajet : quoi qu’on en dise, tous les chemins ne mènent pas à Rome, c’est l’occasion de s’en apercevoir. La plupart du temps, cette étape est décisive. Vous découvrez que votre choix est déjà presque fait si vous avez bien organisé vos priorités.
- Notez le choix ou la décision qui se profile, et détaillez-la par écrit avec les conséquences positives ou négatives concrètes qu’elle peut avoir. Ce qui va changer pour de bon: ça vous plait? ou pas?
– Notez que parfois, les priorités vont par deux : « Je veux bien déménager à 600 km, mais je ne veux pas changer de boulangerie ». Ici, on parlera de contrainte, et on gardera le lien entre les deux éléments : si vous déménagez, le changement de boulangerie n’est pas optionnel, il est lié – Axez-vous sur l’un des deux points liés (le plus impactant) et laissez l’autre de côté, en tant que contrainte.
Il peut encore y avoir deux choix possibles à cette étape n° 6 ? Détaillez les deux !
- Méfiez-vous de votre imagination et de vos émotions! « Untel va mal réagir et ça va tourner vinaigre » n’est pas une conséquence possible, c’est purement de l’imagination, puisque ce n’est pas encore arrivé. Laissez Untel libre de ses réactions, elles ne vous appartiennent pas. Même si c’est … prévisible : ce n’est pas un critère décisionnel. Exit ce type de remarque.
Est-ce que ça sonne juste?
- Maintenant, étape cruciale :
- lisez à haute voix le choix ou la décision que vous avez sélectionné au point 6.
- puis répétez-le, toujours à haute voix:
– en levant les yeux au ciel,
– en regardant à droite, puis à gauche horizontalement (sans tourner la tête, juste le regard),
– en regardant en bas vers votre main droite, puis vers votre main gauche,
– en regardant vers le haut à droite, le haut à gauche,
– puis en regardant en face de vous. - écoutez-vous répéter votre choix, à chaque position des yeux, en vous posant cette question : « est-ce que ça sonne juste ? »
- ne jugez pas le contenu de ce que vous dites, écoutez seulement si ça sonne juste, « si ça a l’air vrai », et écoutez vos ressentis intérieurs. (Par exemple, si vous répétez de cette façon « je m’appelle Joséphine de Beauharnais », ça sonne faux. Sauf si vous vous appelez Joséphine de Beauharnais, évidement, auquel cas vous essayerez avec autre chose. Vous me suivez?)
- Selon vos ressentis, passez directement et joyeusement au point 10, ou bien retournez au point 5 pour essayer une autre option.
- Voilà : une profonde respiration apaisante en pensant à votre décision. Tout va bien. C’est bon, ça va le faire…. Bravo ! N’y touchez plus.
Rappelez-vous que l’Histoire de France (et de partout ailleurs), votre éducation et la mienne, nos vies à tous, sont truffées d’exemples de mauvaises décision ou de mauvais choix… et pourtant, nous sommes toujours là, et il y a du soleil. Rassurant, non ?